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Basé sur le premier d'une trilogie de romans pour jeunes adultes de Patrick Ness, "Chaos Walking" est un western de science-fiction qui se déroule sur une planète colonisée où les pensées des hommes peuvent être entendues par d'autres. C'est un point de départ fertile pour un film de genre, et la prémisse est visualisée de manière intrigante par Ness, le co-scénariste Christopher Ford et le réalisateur Doug Liman ("The Bourne Identity", "Go"), avec les pensées et les sentiments des personnages tourbillonnant à propos de leur têtes dans une brume violet-bleu en forme de couronne qui évoque les modèles des scientifiques sur la façon dont les infections aéroportées se propagent. Chaque personnage atteint de cette affliction suggère un anneau d'humeur vu de loin. Il y a des plans de foules en colère où vous pouvez voir leurs mauvaises pensées palpiter. Nous entendons également des pensées individuelles dans des extraits de narration en voix off, entrant et sortant des conversations à la manière des bulles de pensée d'un personnage de bande dessinée anxieux ("Continuez à marcher, continuez à marcher", "Ne leur dites pas qu'elle est dans la grange ! "). Tout cela est appelé.

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Nous prenons de l'avance sur nous-mêmes - cette critique n'a même pas encore décrit de quoi parle le film - mais c'est facile à faire, car "Chaos Walking" est plus satisfaisant à penser qu'à regarder. Une équipe de deux stars de la franchise Disney, Tom Holland (alias le MCU Spider-Man) et Daisy Ridley (Rey des suites de "Star Wars"), "Chaos Walking" se déroule dans le futur. Les Terriens ont quitté leur monde natal dégradé pour semer de nouveaux systèmes. Le personnage de Holland, Todd Hewitt, est le fils adolescent naïf d'un fermier (Demian Bechir) dans un petit village, Prentisstown, sur une planète marécageuse. Ici, les colons semblent avoir été oubliés.

Il n'y a pas de femmes en vue. On nous dit que la population indigène a tué toutes les femmes (y compris la mère de Todd) lors d'une guerre entre elles et les colonisateurs. Le maire du village, David Prentiss de Mads Mikkelsen, a construit une religion d'hyper-masculinité forcée et ritualisée, avec des hommes affirmant qu'ils tirent leur force de The Noise autour de leur tête, se réprimandant les uns les autres pour avoir fait preuve de faiblesse et exprimer des sentiments, et persécuter tout homme qui le fait au motif qu'il «agit comme une femme».

Le personnage de Ridley, Viola Eade, tombe dans ce cloaque macho lorsque le vaisseau spatial la portant vers la planète fonctionne mal, la déposant dans les bois à l'extérieur de la ville, seule survivante d'un accident brutal. Bien sûr, Todd la trouve et développe un béguin pour elle, et ce n'est qu'une question de temps avant qu'il doive la protéger contre une foule entièrement masculine, dont la plupart n'a jamais vu une vraie "fille" en direct auparavant. Viola n'a pas vraiment besoin de protection; elle est mécaniquement capable et peut se battre. Mais elle a besoin d'un guide à travers le désert pour l'emmener à la recherche d'un émetteur laissé par une mission précédente, ce qui lui permettra d'appeler à l'aide.

Bientôt, nous sommes sur le territoire d'un drame de science-fiction bienveillant comme "E.T." ou "Starman" tournant autour d'un duo psychiquement lié, dont l'un est plus évolué que l'autre. (Bien sûr, il est discutable de savoir lequel de ces deux est le mieux équipé pour la survie. Todd est un combattant et un tueur plus compétent, mais le bruit dans sa tête continue de révéler sa position, ainsi que les pensées qu'il veut garder privées.) Des éléments -fi coexistent avec un aspect d'image de survie en milieu sauvage, ainsi que des fragments d'un western hollywoodien à l'ancienne sur la politique d'une civilisation dans une «frontière» construite sur des terres colonisées. Il y a aussi une histoire d'amour - bien que la manière fondamentalement sans sexe et préadolescent de Todd de se rapporter aux femmes et les vibrations super-capables et grandes soeurs de Ridley (également son énergie dans les films "Star Wars") garantissent que toute chimie entre ils sont supprimés ou redirigés.

Il est frustrant que "Chaos Walking" plonge à peine dans l'histoire de la race indigène des humanoïdes qui ont été battus à la soumission par les humains et qui ont supposément chargé les humains survivants de pensées audibles / visibles, comme s'ils les maudissaient pour les péchés qu'ils ont commis. (Nous rencontrons l'un des indigènes dans une scène d'action brève et violente; il (il?) Manque un bras du coude vers le bas.) Mais ensuite, il y a beaucoup de détails qui sont survolés dans la poussée urgente pour obtenir Viola et Todd à l'émetteur. L'habileté de Liman à mettre en scène des scènes d'action à grande échelle mais intimes occupe des espaces qui auraient pu être mieux servis avec plus de construction du monde et de débat philosophico-théologique, ainsi que plus de perspicacité dans l'histoire de ce monde colonisé, qui résonne avec des histoires de génocide. contre les peuples autochtones aux États-Unis et dans les pays d'outre-mer (l'Australie et le Japon font également de grands «occidentaux») et fait allusion à la mythologie et aux Écritures (Todd est souvent représenté en train de manger des pommes, mais ce sont les hommes du film à qui on a refusé la connaissance) .

Il y a aussi un commentaire pas trop subtil sur les différences entre la masculinité et la féminité telles qu'elles sont généralement construites par les sociétés. Notez que les hommes sont très faciles à lire, pour le meilleur et pour le pire, tandis que les femmes gardent des secrets et possèdent des connaissances anciennes qui peuvent guérir les hommes. Non pas que nous obtenions beaucoup plus que quelques éclats de tout cela. Le film dure moins de deux heures et tente de couvrir autant de terrain qu'une saison d'une émission de télévision tout en se déplaçant comme une bande-annonce. Lorsqu'il s'arrête pour reprendre son souffle, comme dans une longue scène où un personnage lit à haute voix un autre, vous avez un aperçu du film plus simple, plus concentré et plus gratifiant qui aurait pu être.

Pour être juste, "Chaos Walking" occupe une position délicate sur le marché et semble avoir choisi de pratiquer l'autocensure pour exister. C'est une image de science-fiction budgétisée de 100 millions de dollars: pas petite, en aucun cas, mais pas non plus grande selon les normes de Star Wars ou Marvel, qui passe régulièrement de 250 à 400 millions de dollars sur une seule fonctionnalité. Peut-être que le mandat était d'attirer de nouveaux publics avec de l'action et de la romance (potentielle) et le pouvoir (relatif) de la star de Ridley et Holland, puis d'approfondir les mauvaises herbes dans les prochains versements. Mais ce qui s'est retrouvé à l'écran ne semble pas tout à fait là la plupart du temps, ce qui n'est pas un moyen intelligent d'essayer de capturer l'imagination des gens et de leur faire exiger des suites. Quel est l'intérêt de jouer en toute sécurité si cela produit le même résultat que si vous aviez fait faillite?

 

C'est particulièrement frustrant étant donné que Ridley et Holland offrent des performances superbes et non affectées en tant que personnages qui nous tiennent vraiment à cœur, dans un environnement qui a été construit juste assez pour vous faire vous concentrer sur les questions alléchantes sans réponse que le film ne fera jamais. plus qu'un simple coup d'œil. Les aspects sous-alimentés incluent le culte de la masculinité toxique que Prentiss a construit et encouragé. Son acolyte en chef, joué par David Oyelowo, est un tueur de feu qui a intériorisé tout ce que le grand prêtre lui a appris, devenant un révolutionnaire radical qui pense déjà qu'il ferait un meilleur leader des hommes. L'approche de Mikkelsen à son personnage souscrit est fascinante, comme c'est souvent le cas avec cet interprète. Passer la majeure partie du temps de tournage du film à cheval, porter un long manteau de fourrure luxuriant et un chapeau à bords souples qui canalise tous les fops décadents que Marlon Brando a joué après l'âge mûr, et livrant ses lignes dans une combinaison de ronronnement Euro-cadence et frontier drawl , il est toujours perché sur le fil du marteau. Mais il est impossible de nier qu'en quelque sorte, mystérieusement, comme le tapis de Lebowski, il lie le tout ensemble.

Félicitations à Liman et à ses collaborateurs (y compris une équipe sonore composée de plus de trois douzaines de personnes) pour nous avoir montré quelque chose que nous n'avons pas exactement vu auparavant, en dehors de quelques scènes ou séquences errantes d'horreur télépathique ou d'images de super-héros où les personnages principaux ont pour apprendre à filtrer de manière sélective les données que leurs sens / cerveaux très avancés aspirent. "Chaos Walking" plonge le spectateur dans un autre type d'espace de tête cinématographique, créant un film qui apprend progressivement au spectateur à le regarder. Il faut un certain temps pour s'habituer à la façon dont ces personnages interagissent - en particulier la façon dont ils protègent leurs pensées des autres en répétant des mots et des phrases neutres comme des mantras - et comment leurs pensées cachées ou révélées sont visualisées dans les halos autour de leur tête.

Mais une fois que vous êtes immergé, c'est une expérience puissante qui persiste dans l'esprit longtemps après que les nombreuses déceptions du film ont commencé à s'estomper. Comment une personne peut-elle durer ne serait-ce qu'une heure dans un monde comme celui-ci sans devenir folle, ni donner envie à une autre de la tuer? Pour citer "It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding)" de Bob Dylan, "... Si mes pensées-rêves pouvaient être vus / Tu me mettrais la tête dans une guillotine."